

Lourdes :
Douzième apparition
Lourdes :
Douzième apparition .

Lundi 1er mars 1858 : douzième apparition
Un prêtre à la Grotte pour la première fois.
Bernadette renouvèle ses exercices de pénitence à la Grotte. On raconte qu’elle boit même l’eau sans la prendre au creux de sa main mais en penchant simplement son visage vers la source. On raconte aussi que pour la première fois, un prêtre se rendit à la Grotte. Il s’agit du Père Antoine Dézirat en attente d’une affectation. Plus tard, il essaiera de traduire avec ses mots, mais aussi avec de nombreuses comparaisons et figures de rhétorique comment il perçut Bernadette. En voici un extrait :
« Ce qui me frappa, c’est la joie, c’est la tristesse qui se peignaient sur le visage. Lorsqu’un de ces phénomènes succédait à l’autre, c’était avec la rapidité de l’éclair : néanmoins dans ce passage rien de brusque : une transition admirable. J’avais observé l’enfant lorsqu’elle se rendait à al Grotte. Je l’avais observé avec un soin scrupuleux. Quelle différence entre ce qu’elle était alors et ce que je la vis au moment de l’Apparition ! La même différence qu’entre la matière et l’esprit … Bernadette seule voyait l’apparition, mais tout le monde avait comme le sentiment de sa présence … Respect, silence, recueillement, régnaient partout … Oh ! Qu’il faisait bon là. »
Les deux chapelets.
Ce jour-là, on avait donné à Bernadette le chapelet d’une malade qui, ne pouvant se rendre à la Grotte, désirait ainsi y être représentée. Au début de l’apparition, Bernadette ne se souvint plus de la demande de cette malade et avait sorti son propre chapelet. Mais après avoir été boire à la source et être revenue vers Aquéro, Bernadette sortit de sa proche le chapelet qu’on lui avait donné. Or, elle dit qu’Aquéro en parut contrariée et lui a fait un signe. Bernadette remit alors ce chapelet dans sa poche et reprit le sien pour prier. Bernadette a-t-elle été averti des attitudes à tendance superstitieuse dont elle aurait pu faire l’objet ou bien Aquéro a-t-elle voulu insister sur le caractère personnel du chapelet. Bernadette n’en donna pas l’explication.
Une villageoise de Loubajac guérie à la Grotte.
De très bon matin, une femme enceinte de neuf mois, Catherine Latapic, décida de se rendre à la Grotte avec deux de ses enfants. Il y avait entre son domicile et la Grotte sept kilomètres. Elle avait entendu en son for intérieur : « Cours à la Grotte et tu seras guérie. » En octobre 1856, cette femme, montée sur un chêne, avait perdue l’équilibre et s’était déboîtée l’épaule, s’était blessée au poignet et deux de ses doigts étaient restés paralysés. Le médecin avait amélioré sa santé mais elle était restée très affaiblie et elle n’avait plus toute sa mobilité.
Une fois à la Grotte, après avoir prié, elle mit sa main dans l’eau boueuse qu’avait fait jaillir Bernadette. Lorsqu’elle la retire, ses doigts sont souples. Elle peut maintenant les joindre pour rendre grâce. Mais soudain, elle comprend qu’elle est prise de contractions. Une prière monte de son cœur : « Sainte Vierge qui venez de me guérir, laissez-moi rentrer chez moi ! » Elle se sent exaucée, reprend la route joyeuse. Elle accouchera un quart d’heure après l’arrivée chez elle. Le garçon qui naîtra s’appellera Jean-Baptiste et sera prêtre. Sa guérison sera une des sept retenues par l’enquête épiscopale.